Après des études de commerce et une courte période de voyage, Valentin est revenu à Sainte Foy la saison dernière pour aider son père, Serge, comme boulanger dans l’entreprise familiale de supérettes. « C’était une belle opportunité pour apprendre et ça m’a donné la chance de voir si je pouvais ajouter quelque chose à ce qu’on fait », explique Valentin avec un grand sourire qui me fait penser qu’il n’a pas fini. « Après la fermeture du supermarché à la fin de la saison dernière, j’ai roulé en vélo pour gagner d’abord l’Italie en passant par le col du Petit Saint Bernard, puis j’ai continué jusqu’en Grèce, pour finir en Turquie. Partout où je suis allé, j’ai vu de fabuleuses boulangeries familiales qui proposaient du pain savoureux, fait dans un style local avec des ingrédients locaux. Leurs clients adorent, et j’étais persuadé que cela fonctionnerait bien chez moi à Sainte Foy « .
L’enthousiasme de Valentin lorsqu’il parle d’utiliser des ingrédients biologiques et d’origine locale est contagieuse. Il est si passionné à l’idée de faire du pain savoureux et sain dans la boulangerie de son père à la station Sainte Foy, que ça me donne envie d’en goûter. Mais il faudra attendre, car Valentin n’a pas fini de me raconter comment la boulangerie en est arrivée là aujourd’hui. « D’abord, j’ai dû convaincre mon père que c’était une bonne idée. Nous allions devoir réaménager la réserve au rez-de-chaussée avec des réfrigérateurs, un pétrin et une grande machine à mélanger. Nous aurions également besoin d’un nouveau four, et tout cela allait exiger un niveau d’investissement qu’un été à vélo à travers l’Italie n’allait pas financer! » L’idée d’un père qui aide son fils à développer l’entreprise familiale n’a rien de nouveau, mais l’idée doit encore être vendue, et il y a un regard sur le visage de Valentin qui suggère qu’il pourrait y avoir eu un échange d’idées.
« Mon père est un homme d’affaires avisé, et pouvait voir que cela ajouterait quelque chose de positif à l’entreprise. La boulangerie faisait déjà partie de l’activité du supermarché, mais la fabrication du pain était prête à prendre un nouveau niveau. L’investissement dans de nouveaux équipements augmenterait la valeur des actifs de l’entreprise, et l’amélioration de la qualité de notre pain attirerait de plus en plus de clients dans les magasins. » Puis avec un autre de ses sourires engageants, il nous dit que “mon père a vraiment adhéré à cela, et à partir de ce moment, j’ai su que ça marcherait”.
Valentin explique le processus de fabrication du pain à partir d’ingrédients biologiques et d’origine locale. Il me dit qu’ils ne peuvent pas vraiment l’appeler biologique parce que cela implique d’avoir des zones séparées pour la cuisson biologique et non biologique, et l’espace ne vient pas en abondance à Sainte Foy. Il est passionné de maîtriser le processus du début à la fin, de la ferme à la table, et d’apporter un haut niveau de qualité à chaque étape. « C’est important si vous voulez produire le meilleur pain possible », déclare-t-il avec fierté. «Je suis connecté à la terre et à la nature, mon grand-père était agriculteur, mon père a grandi sur la ferme et je fais maintenant du pain. Je ressens fortement ce lien et je suis fier de prendre le grain de nos agriculteurs et de le transformer en pain que tout le monde veut manger. «
Je lui demande si le fait de se frayer un chemin à travers l’Italie, la Grèce et la Turquie était suffisant pour lui donner l’expérience de boulanger requise pour faire fonctionner ce projet? Le sourire se transforme pour indiquer qu’il a pensé à ça, mais le sourire n’en demeure pas moins, me donnant le sentiment qu’il a une réponse à cette énigme.
Jean-Claude, boulanger dont les compétences font leurs preuves depuis 23 ans, apporte les connaissances sur le processus de fabrication du pain. Il a travaillé avec Serge l’année dernière et a un savoir faire impressionnant en matière de fabrication de pain. Jean-Claude met une main fraîchement farinée sur la pâte et nous dit qu’elle est maintenant prête à être divisée et pesée en morceaux de 400g, prête à lever. Je ne sais pas comment il sait cela, mais sa confiance est contagieuse et je le crois.
Nous laissons Jean-Claude avec sa pâte et retournons à l’étage dans le magasin, et nous asseyons à l’une des petites tables avec vue sur la terrasse en bois recouverte de neige. Assis dans la chaleur de cette petite boulangerie, nous regardons des flocons de neige tomber du ciel derrière la fenêtre, s’installant sur un lit de neige toujours plus profond.
Un espresso énergisant pour Valentin, et un allongé pour moi, et la dégustation commence. Où mieux commencer que la baguette apéro, une petite baguette moelleuse farcie soit de chorizo et fromage, soit d’olives et de fromage. Ceux-ci sont conçus pour être consommés en apéritif et sont absolument délicieux.
Ensuite, nous avons essayé diverses baguettes, et je veux tous les ramener chez moi ! Le pain d’ici donne envie d’en remanger, et a un goût ‘naturel’. Valentin attend que je lui dise que je peux goûter la nature dans cette baguette!
Il ne reste plus qu’à Valentin de mettre la main à la pâte et garder les étagères bien approvisionnées pour nourrir les amoureux de la montagne à Sainte Foy!